La Sécurité sociale ayant choisi la voie du déremboursement pour l’homéopathie, les volumes de vente s’en ressentent chez le laboratoire Boiron, qui déplore un manque à gagner de plus de 100 millions d’euros. Résultat, après avoir supprimé plus de 500 postes en 2021, l’entreprise prévoit désormais 145 nouvelles suppressions en France.
« Les volumes ont été divisés par trois en cinq ans », indique le groupe, qui fermera quatre sites de distribution – Clermont-Ferrand, Dijon, Reims et Sophia-Antipolis – et réduira ses effectifs dans huit autres villes, touchant aussi 32 postes dans la visite médicale. Cette série de fermetures met en lumière un virage gouvernemental et sociétal : l’homéopathie, longtemps subventionnée, rencontre plus de résistance et s’effrite.
Comme le rappelle l’AFP, la Sécurité sociale remboursait autrefois ces traitements à hauteur de 65 %. Mais le gouvernement, suivant les recommandations de la Haute Autorité de Santé, a mis fin à cette pratique en 2021 – en pleine crise sanitaire -, les jugeant inefficaces. Cette décision s’inscrit dans une série d’attaques contre les médecines douces (ou alternatives), en faveur de la médecine allopathique.
Alors que Boiron tente de limiter les dégâts en privilégiant les départs volontaires et les pré-retraites, le débat autour de l’homéopathie reste vif. Si certains la pointent du doigt comme un symbole des dépenses inutiles de santé publique, d’autres la défendent toujours.