Le très couru salon du Bourget, prévu du 16 au 22 juin 2025, fait l’objet de deux assignations en justice. Et pour cause : sa complaisance supposée envers des entreprises israéliennes accusées de complicité dans des crimes de guerre. Une coalition d’associations, dont Survie, Attac France, Al-Haq ou encore Stop Fuelling War, veut forcer les organisateurs à revoir leur liste d’invités et exige l’exclusion de tout acteur impliqué dans la guerre menée à Gaza.
Depuis toujours, le malheur des uns fait le bonheur des autres. « Nous espérons que la justice puisse obliger les organisateurs du salon à prendre des mesures pour empêcher l’accueil d’acteurs impliqués dans des crimes de guerre », affirme Camille Lesaffre, de l’association Survie. D’après les requérants, huit entreprises israéliennes et la direction de la coopération militaire du ministère de la Défense israélien (le SIBAT) sont attendues sur les stands du Bourget. « Sans le soutien international, Israël ne pourrait pas mener une guerre d’une telle ampleur », souligne Joël Bedda, juriste pour Al-Haq. Sud Ouest précise qu’une pétition signée par 145 associations et des élus de gauche demande l’interdiction totale de toute présence israélienne sur le salon. Comme le rapporte l’AFP, depuis l’attaque du 7 octobre 2023, les représailles israéliennes à Gaza ont causé plus de 54 000 morts selon les données relayées par les associations, en majorité des civils.
La deuxième procédure, plus large, vise à dénoncer la participation d’acteurs de l’armement accusés d’alimenter indirectement d’autres conflits, notamment en Ukraine et au Soudan.
Il y a des jouets pour enfants, des jouets pour grands enfants, des jouets pour adultes, et des jouets pour les puissants qui ne jouent plus seulement à faire la guerre, mais qui la font vraiment. Dans cette dernière catégorie, le salon du Bourget a tout ce qu’il faut pour devenir une « vitrine de crimes de guerre », laissant ses visiteurs fantasmer sur leur prochain jouet.