Boralex mise en demeure dans les Alpes-de-Haute-Provence


Des militants bloquant un chantier de parc photovoltaïque à Cruis (Alpes-de-Haute-Provence), le 30 mars 2023.

21 novembre 2024 à 17h22

Durée de lecture : 2 minutes

Nouveau rebondissement dans la lutte contre la centrale solaire de Cruis, sur la montagne de Lure, dans les Alpes-de-Haute-Provence : l’entreprise canadienne Boralex, qui exploite le parc photovoltaïque, vient d’être mise en demeure de régulariser sa situation administrative, révèle l’association d’opposants Amilure dans un communiqué.

Le 31 mai dernier, la cour administrative d’appel de Marseille avait annulé la dérogation au droit environnemental dont bénéficiait l’entreprise pour détruire des espèces et habitats protégés. Ignorant cette décision, Boralex avait poursuivi les travaux et mis la centrale photovoltaïque en fonctionnement. Aujourd’hui, la préfecture oblige l’opérateur d’effectuer une étude approfondie démontrant l’absence de solution alternative dans la région, ou à démanteler la centrale et à la remise en état du site. Dans l’attente de la régularisation administrative, les travaux, opérations ou activités « dont la réalisation comporte un risque caractérisé pour les espèces protégées » sont suspendus.

À première vue, ce nouvel arrêté semble être une victoire, mais d’autres membres de l’opposition, notamment le collectif Elzeard, en font une lecture bien plus inquiétante. Selon eux, le texte pose problème en raison d’un passage précisant que « l’exploitant pourra poursuivre dès la notification du présent arrêté, sous sa responsabilité, les travaux qui ne sont pas susceptibles d’engendrer de risque suffisamment caractérisé d’atteintes aux espèces protégées présentes sur la zone du projet ». Ils dénoncent « un cadeau de plus fait à l’industriel ». « Il est évident que l’industriel déclarera que ses travaux ne sont pas susceptibles d’engendrer ces risques », affirment-ils dans leur communiqué.

Cette lutte dure depuis plusieurs années dans la montagne de Lure. Les militants ont bloqué à plusieurs reprises le chantier qui a rasé plusieurs hectares de forêt. Des militantes ont fait barrage aux engins de chantier avec leur corps, s’exposant à de lourdes peines judiciaires. Plusieurs opposants ont même été blessés par des bûcherons et des vigiles, certains à coups de barres de fer.

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