Le tribunal administratif de Toulouse a annulé, le 27 février 2025, l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de l’A69, un projet d’autoroute entre Toulouse et Castres. Les raisons : des bénéfices jugés trop faibles face aux atteintes environnementales. L’État a déjà prévu de faire appel (et de passer en force).
Dans le sud du Tarn, l’ombre de l’A69 se dissipe. Le 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse a pris une décision radicale en annulant l’arrêté préfectoral validant le projet autoroutier reliant Toulouse à Castres. Selon l’institution judiciaire, les bénéfices économiques sont insuffisants par rapport aux menaces pesant sur l’environnement, une analyse portée par la rapporteuse publique Mona Rousseau, dont les avis sont souvent suivis par la justice. Cette décision marque un tournant : pour la première fois, un tribunal met un terme à un chantier autoroutier pour des motifs écologiques.
L’État, choqué, parle d’une situation « ubuesque », tandis que l’avenir du projet semble suspendu à la volonté du gouvernement de faire appel. Comme le rapporte l’AFP, les soutiens locaux du projet, notamment des élus et des acteurs économiques, réagissent aussi avec consternation. Pour Bernard Carayon, ancien député du Tarn, l’arrêt de l’A69 « privera d’emploi des milliers de personnes » et paralysera l’économie de toute une région.
Mais cette vision utilitaire de l’infrastructure est loin de faire l’unanimité. Du côté des écologistes et de La France Insoumise (LFI), la décision est saluée comme une victoire historique. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, n’hésite pas à parler d’une « victoire de David contre Goliath », alors que le collectif La Voie est Libre (LVEL) parle d’un « grand jour pour le droit environnemental ».