Violences faites aux femmes : les voix s’élèvent au Parlement Européen autour de l’affaire Malika Daoust


Lila Lefèvre d’Atipik TV a organisé un débat pour la journée internationale du droit des femmes dans l’enceinte du Parlement Européen. Des intervenants de premier plan ont abordé les violences faites aux femmes, un fléau persistant malgré des décennies de lutte. De lacunes critiques dans la protection des victimes à des cas poignants, tels que celui de Malika Daoust qui illustre une justice à deux vitesses, la réponse aux violences faites aux femmes n’est pas harmonisée dans l’UE. Cela entraine une disparité dans le traitement et la réponse juridique à ces violences entre États membres, mais même au sein d’un État membre comme la France. De Créteil à Castres, les sanctions pour les mêmes méfaits ne sont pas identiques avec relaxe à Castres et six mois de prison à Créteil. Il y a donc urgence sur des réformes juridiques et sociales pour garantir une protection équitable à toutes les femmes, peut-être en s’inspirant de l’exemple espagnol qui a créé un tribunal unique.

Un débat crucial au cœur de l’Europe : à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Lila Lefèvre d’Atipik TV a réuni au Parlement Européen un panel d’experts pour discuter d’une problématique brûlante : les violences faites aux femmes. Ce débat, intitulé « Un combat pour la justice : les voix s’élèvent au Parlement Européen », a rassemblé Estelle Ceulemans, eurodéputée belge (S&D), Emma Fourreau, eurodéputée française (GUE), Maitre Diane Protat et Xavier Azalbert, journaliste scientifique à France-Soir pour aborder les enjeux cruciaux de la protection des victimes et des réformes nécessaires. Un plateau rate qui regroupe donc eurodéputés, journaliste et avocat pour débattre d’un fléau sociétal : 

« la violence faites aux femmes ne doit pas avoir de couleur politique » déclare Xavier Azalbert.

Les chiffres alarmants et un système à bout de souffle : d’entrée de jeu, les intervenants ont rappelé des statistiques alarmantes : sept femmes meurent chaque jour en Europe sous les coups de leur partenaire ou d’un proche, selon les Nations Unies. Estelle Ceulemans, eurodéputée belge, a souligné que ces chiffres sont probablement sous-estimés, ajoutant que « même au XXIe siècle, la famille, ce lieu idéalisé, reste un foyer de violences inacceptables. »

Emma Fourreau, eurodéputée française, a exprimé sa frustration quant à l’inaction persistante : « Les féminicides sont connus depuis longtemps, mais peu de choses changent. La colère féministe gronde à travers l’Europe. » Elle a également critiqué l’absence de soutien adéquat pour les victimes, déplorant que « seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol soient condamnés. »

Un système judiciaire trop lent et inégal : Xavier Azalbert a mis en évidence la lenteur du système judiciaire, notant que « vivre 18 mois avec son bourreau, c’est parfois 18 mois de trop. » Il a appelé à une réflexion sur les causes de cette lenteur, soulignant l’importance d’une justice rapide et efficace en faisant le parallèle dans le traitement que reçoivent les femmes victimes de violence et ceux qui veulent déclarer un effet secondaire de traitements, comme la vaccination covid. De difficultés déclaratives, à complexité de recherche de causalité, en passant par la lenteur administrative et juridique, les victimes sont souvent de double victime – le premier celui des violences qu’elles subissent et dans un second temps, la violence de la lenteur du système à leur égard : 

« les femmes ne parlent pas, car elles sont jugées par la société avant de l’être par la justice ».

Maître Diane Protat, avocate spécialisée dans les violences conjugales, a critiqué le manque d’harmonisation des peines à travers l’Europe. Elle a évoqué une récente décision de la Cour européenne des droits de l’homme qui condamne la France pour sa définition restrictive du viol, insistant sur l’importance cruciale de la notion de consentement.

L’affaire Malika Daoust : un symbole de justice à deux vitesses – faible avec les puissants, forte avec les faibles. L’affaire Malika Daoust, présentée par Benji Raconte, a servi de toile de fond poignante à ce débat. Malika, une femme franco-algérienne, qui a accusé Antoine Daoust son mari de violences conjugales ainsi que sur sa fille. Malgré des preuves accablantes (rapport médico-judiciaire concluant à six jours d’ITT) et une enquête longue d’un an, son agresseur a été relaxé, alimentant un sentiment d’injustice criant.

 

Maître Protat, l’avocate de Malika, a décrit la décision de justice comme « un permis de frapper », soulignant que Malika et sa fille vivent dans la peur. Cette affaire illustre tragiquement une justice de classe et de race, où les puissants semblent protégés au détriment des victimes.

Vers une harmonisation européenne : les discussions ont également porté sur la nécessité d’une harmonisation européenne des lois sur les violences faites aux femmes. Estelle Ceulemans a plaidé pour l’adoption d’une directive européenne contraignante, tandis qu’Emma Fourreau a souligné l’importance de soutenir les mouvements féministes et les initiatives citoyennes européennes pour faire avancer les droits des femmes.

Un appel à l’action : ce débat au Parlement Européen a mis en lumière l’urgence de réformes profondes pour protéger efficacement toutes les femmes. Les intervenants ont appelé à une action concertée des institutions européennes, des États membres et de la société civile pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles. Comme l’a conclu Lila Lefevre,

 « il est temps que les paroles se transforment en actes pour éradiquer ce fléau qui touche l’Europe et le monde entier. »





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *