Roumanie : George Simion dépose sa candidature à la présidentielle roumaine


George Simion, né le 21 septembre 1986 à Focșani, est un homme politique roumain, leader de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), un parti d’extrême droite qu’il co-dirige depuis sa fondation en 2019. Diplômé en histoire et fervent nationaliste, il s’est fait connaître par son militantisme pour l’unification de la Roumanie et de la Moldavie, ainsi que par ses positions populistes et souverainistes. Admirateur revendiqué de Donald Trump, il prône une « Roumanie patriote », « la Paix » en s’opposant à l’aide militaire à l’Ukraine, aux droits LGBTQIA+ et à ce qu’il appelle une Europe « soumise à Bruxelles ». Simion a également été interviewé par France-Soir, le seul média français à l’avoir rencontré, où il a partagé sa vision d’une « Europe des Nations » inspirée par Trump, critiquant l’Union européenne comme un outil de « mondialisme corrompu ».
 

C’est par un tweet, qu’il a annoncé avoir déposé sa candidature avec la promesse suivante : 

Ma promesse est la suivante : Je ne trahirai pas le peuple roumain. 
Nous avons besoin de guérison, d’unité et de paix ! 
Mon objectif est que mon pays revienne à #democracy , à #normality , à l’état de droit !

 

Pourquoi s’est-il présenté ?

Simion a déposé sa candidature le 14 mars 2025 pour l’élection présidentielle roumaine prévue en mai, suite à l’exclusion de Călin Georgescu, un autre candidat patriote disqualifié pour des soupçons d’ingérence russe malgré le fait qu’il n’y ait aucune preuve formelle ni condamnation. Georgescu est donc présumé coupable avant un éventuel procès. Simion a décidé de « reprendre le flambeau » à la demande de Georgescu, affirmant vouloir défendre la « démocratie volée » et le mouvement souverainiste face à un « système corrompu ». Sa candidature vise à capitaliser sur le mécontentement populaire et à maintenir la dynamique nationaliste, comme en témoigne un tweet récent de Daily Romania :

 

Qui l’a soutenu ?

Simion bénéficie du soutien de l’AUR, deuxième force au Parlement roumain, ainsi que des partisans de Georgescu, qui voient en lui une continuité du combat patriotique. Des figures comme Anamaria Gavrilă, du Parti de la jeunesse (POT), se sont ralliées à lui dans une stratégie coordonnée pour assurer une présence souverainiste dans la course. À l’international, son discours patriote qui s’inspire du MAGA (Make America Great Again) de Trump pourrait attirer des sympathies de la majorité américaine aujourd’hui représentée par le mouvement Trump qui a réuni une immense majorité d’Américains. Cela inclut des soutiens historiques des Démocrates, souvent déçus par la politique belliciste et ses positions qui vont à l’encontre des Américains.

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Réactions positives à sa candidature

Ses partisans saluent un « retour de la voix du peuple », louant son charisme et son franc-parler. Sur les réseaux sociaux, des messages comme « George président ! » ou « La Roumanie se réveille » reflètent l’enthousiasme d’une base électorale lassée des élites pro-européennes. Certains y voient une chance de renforcer la souveraineté nationale face aux ingérences perçues de l’UE et de l’OTAN, comme le montre le soutien exprimé dans les réponses au tweet de Daily Romania, avec des commentaires tels que « Go Go George Simion ! » ou « Simion est un bon homme avec un long chemin devant lui ».

Réactions négatives et narratifs contre lui

Les opposants, notamment les pro-européens, dénoncent une candidature « populiste » et « dangereuse » pour la stabilité roumaine. Le tweet de Daily Romania mentionne déjà une plainte déposée contre sa candidature seulement 10 minutes après son dépôt, signalant une opposition rapide et organisée. On l’accuse sans preuve de liens présumés avec la Russie, un narratif qui risque de s’amplifier, bien qu’il le nie vigoureusement. Les médias mainstream risquent aussi de le présenter comme une menace à la démocratie, en exagérant son opposition aux institutions, comme le suggère le tweet qui parle de « nouveaux narratifs de propagande » forgés contre lui.

Les autres candidats et les dates

La présidentielle se tiendra les 4 et 18 mai 2025 (premier et second tours). Parmi les concurrents figurent Crin Antonescu (coalition pro-européenne), Nicușor Dan (maire indépendant de Bucarest), et potentiellement Diana Șoșoacă, une autre figure d’extrême droite pro-Kremlin. Anamaria Gavrilă reste une candidate de secours si Simion est bloqué par la Cour constitutionnelle.

 

George Simion a déposé sa candidature avec 600 000 signatures de soutien

Lors du dépot de candidature, il était accompagné de Mateusz Morawiecki, ancien Premier ministre polonais et actuel président de l’ECR, témoignant du soutien international croissant à sa campagne. La candidature de Simion s’annonce comme un défi majeur pour l’establishment politique roumain. Sources : @georgesimion, @FilosofiaPolti , Realitatea TV

Lors de l‘élection présidentielle annulée de 2024, 18,02 millions de Roumains étaient inscrits sur les listes électorales avec 52,52% de suffrages exprimés.

Election 2024
Les votes se sont répartis comme suit : 2,120 pour Georgescule candidat arrivé en tête du premier tour, qui sera empêché par la Cour Constitutionnelle Roumaine. Simion était arrivé quatrième avec 1,281 million des votes.

Roumanie elections présidentielles 

 

A-t-il une chance de l’emporter ?

George Simion dispose d’atouts sérieux pour transformer cette candidature en succès. Bien que son score au premier tour de novembre 2024 ait atteint 14 %, sa popularité a grimpé depuis, portée par une vague de mécontentement envers les élites et un discours patriotique qui résonne auprès des Roumains lassés des promesses non tenues. Avec le soutien de l’AUR, seconde force parlementaire, et des partisans de Călin Georgescu (qui frôlait les 40 % dans les sondages), il pourrait fédérer l’électorat populaire.  D’autant plus que les motifs invoqués par la CCR pour empêcher la candidature de Georgescu « semblent insensés » tel que le décrit la journaliste Iosefina Pascal : 

En conséquence, outre le fait que Georgescu soit tenu pour coupable avant d’avoir eu un procès équitable, les motifs pour empêcher sa candidature semblent davantage relever de choix politiques et d’alliances que du Doit. Cela donnerait pleinement raison à l’engagement pris par Simion de vouloir restaurer l’État de droit.

Lors du dépôt de sa candidature en février 2025, Georgescu l’avait effectuée avec 350 000 soutiens. Simion a presque doublé ce chiffre en 48 heures, ce qui marque une dynamique très importante en sa faveur.

La collecte des 200 000 signatures nécessaires est donc largement dépassée, galvanisée par une base militante très active. S’il parvient à maintenir cette dynamique et à éviter les pièges juridiques, Simion a de réelles chances de se hisser au second tour, voire de l’emporter face à un adversaire pro-européen fragilisé par la division. Son charisme et sa capacité à mobiliser les foules pourraient faire de lui le prochain président roumain. 

Sa victoire dépendra de sa capacité à unifier l’électorat populaire et à éviter une disqualification juridique. Il détient cependant plusieurs atouts de par son programme et les évènements de ces derniers jours pourraient mener à cristalliser les Roumains mécontents de la crise démocratique dans laquelle leur pays a été jeté.

 





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