Chine-États-Unis : Excellente analyse du commentateur David Lee


Trump agit en se basant sur la fausse croyance, répétée sans cesse sur Fox News et divers médias américains, selon laquelle la Chine est extrêmement dépendante des exportations, en particulier vers les États-Unis, mais ce n’est tout simplement pas vrai.

Et même si leur économie dépendait effectivement des exportations américaines, le fondement de la légitimité du Parti communiste chinois n’est pas, comme beaucoup le croient à tort, l’économie, mais la fin du siècle de l’humiliation.

Les premiers mots de Mao lors de l’assemblée politique fondatrice de la RPC en 1949 ne concernaient pas la croissance économique, mais plutôt : «Notre nation ne sera plus sujette aux insultes et aux humiliations. Nous nous sommes levés».

L’idée selon laquelle Trump peut soumettre la Chine en faisant exactement cela – en l’insultant et en l’humiliant – en se basant sur le calcul selon lequel elle donnera la priorité à l’argent plutôt qu’à la dignité nationale, est donc extrêmement erronée.

Pour les Chinois, la référence à laquelle tout le monde pense ici est la guerre de l’opium, une époque qui présente une ressemblance frappante avec le contexte actuel. À cette époque également, la Chine affichait un important excédent commercial avec l’Occident, et en premier lieu avec l’Empire britannique.

Les Britanniques, frustrés par le déficit commercial, ont réagi en forçant l’opium à entrer sur les marchés chinois, utilisant ainsi la guerre économique pour «corriger» le déséquilibre commercial, un peu comme Trump tente de le faire actuellement.

La dynastie Qing était faible et la Grande-Bretagne a remporté les guerres de l’opium, ce qui a donné naissance à des «traités inégaux», symboles d’humiliation nationale. C’est finalement ce contexte même qui a permis au Parti communiste de s’emparer du pouvoir, et son discours fondateur repose entièrement sur la nécessité de ne plus jamais tolérer un tel traitement.

Si Trump souhaite conclure un «accord» avec la Chine, la dernière chose qu’il devrait faire serait de reproduire le scénario historique des puissances occidentales tentant d’imposer leurs conditions par la guerre économique. La Chine choisira évidemment la résistance plutôt que la capitulation, même si les coûts économiques s’avéraient absolument énormes (ce qui n’est pas le cas).

Une approche plus efficace serait de reconnaître la Chine comme un partenaire égal et de se concentrer sur des préoccupations spécifiques de manière respectueuse, plutôt que de tenter de forcer la soumission par des mesures d’intimidation unilatérales qui non seulement ne mèneront à rien, mais sont même totalement contre-productives.

source : Bruno Guigue



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