Nord Stream 2 : Friedrich Merz dit tout faire pour empêcher une remise en service


Alors que les négociations menées par l’administration Trump pour un cessez-le-feu en Ukraine enregistrent une relance, Friedrich Merz multiplie les efforts dans le sens contraire. Après avoir annoncé que Berlin va aider l’Ukraine à produire des missiles sans restriction de portée pour atteindre des cibles sur le territoire russe, le chancelier allemand a déclaré que son pays “ferait tout” pour empêcher une mise en service du gazoduc Nord Stream 2, évoquée comme possibilité pour relancer l’approvisionnement en gaz russe vers l’Europe. 

Le 26 septembre 2022, d’importantes fuites de gaz sont détectées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, à la suite de puissantes explosions sous-marines, confirmant un acte de sabotage. 

La relance du NS2 évoquée dans les négociations ?

Rapidement, des enquêtes sont ouvertes par l’Allemagne, la Suède et le Danemark, mais aucune ne permet d’identifier formellement les auteurs. Les investigations ont exclu la responsabilité directe de la Russie, et plusieurs hypothèses ont émergé, notamment celle d’un commando pro-ukrainien, mais “sans implication” du président Zelensky selon certaines sources. 

D’autres enquêtes journalistiques ont évoqué une possible implication américaine. En 2024, la Suède et le Danemark ont annoncé leur décision de clôturer leurs enquêtes faute d’éléments suffisants pour engager des poursuites, ne laissant que l’Allemagne poursuivre ses investigations.

En août de la même année, l’Allemagne a émis un premier mandat d’arrêt contre un ressortissant ukrainien, identifié comme étant “Volodymyr Z.”, soupçonné d’avoir participé directement au sabotage du double pipeline. Ce suspect, instructeur de plongée, aurait été identifié avec l’aide de plusieurs médias allemands et aurait résidé en Pologne avant de disparaître.

L’enquête allemande, désormais la seule encore active après la clôture des enquêtes suédoise et danoise, pointe également l’implication possible d’autres membres du commando, également ukrainiens, dont un couple dirigeant cette même école de plongée en Ukraine où “Volodymyr Z.” est instructeur. Malgré l’émission de ce mandat d’arrêt, l’identité exacte des commanditaires et les motivations du sabotage restent floues, et les autorités allemandes se montrent très discrètes sur l’avancée de leurs investigations.

L’affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream, qui semble de moins en moins avoir été opéré par Moscou, est très peu évoquée en public, sauf l’hypothèse relatée par la presse selon laquelle une mise en service dans le cadre d’un rapprochement entre le Kremlin et le président américain Donald Trump serait envisagée.

Merz veut enterrer Nord Stream

Jusqu’à mercredi 28 mai 2025. Le chancelier allemand réagissait à une déclaration d’un ténor de son parti conservateur, Michael Kretschmer, chef du gouvernement de Saxe. Si les deux conduites du gazoduc Nord Stream 1 ont été elles détruites, un tuyau de NS2 semble toujours opérationnel. Achevé en 2021, le tuyau n’a jamais obtenu l’autorisation d’exploitation nécessaire pour commencer à acheminer du gaz compte tenu de la montée des tensions avec la Russie.

Michael Kretschmer évoquait alors la relance du gazoduc, qui pourrait constituer “une ouverture possible pour un dialogue avec la Russie”. “Nord Stream 2 n’a actuellement aucune autorisation d’exploitation, et cela ne changera pas”, avait déjà promis Friedrich Merz mi-mai. Mercredi, le chancelier a réitéré sa détermination à s’opposer à une mise en service du gazoduc. 

Il a affirmé que l’Allemagne ferait “tout” pour empêcher cela. “Nous continuerons à augmenter la pression sur la Russie”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Berlin. “Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la remise en service du gazoduc Nord Stream 2 “.

La société d’exploitation de Nord Stream 2, basée en Suisse, est actuellement propriété du géant énergétique russe Gazprom. Cette société, insolvable, a récemment échappé à la liquidation. La justice a approuvé un accord conclu avec ses créanciers, parmi lesquels plusieurs entreprises énergétiques européennes comme Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. 

Cette décision de justice laisse en théorie à l’exploitant du gazoduc la possibilité de rechercher un nouvel investisseur. Les défis, notamment géopolitiques, justifieraient le refus de l’Allemagne de délivrer une certification.





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