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toute arme nucléaire américaine en Pologne deviendrait une cible militaire de «premier plan» — RT en français

ByVeritatis

Avr 26, 2024



La diplomatie russe a mis en garde contre le déploiement d’armes nucléaires américaines en Pologne, prévenant qu’elles seraient alors désignées comme des cibles militaires. Le président polonais a déclaré le 22 avril que son pays était disposé à accueillir de telles armes. Paris a de son côté estimé qu’un tel déploiement devait être discuté.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a mis en garde les autorités polonaises contre tout déploiement d’armes nucléaires américaines sur leur sol.

«Tous les hommes politiques qui discutent avec enthousiasme d’un tel projet en Pologne et à l’étranger […] doivent comprendre : des changements dans cette direction n’ajouteront pas de sécurité à la Pologne et les objets correspondants deviendront certainement une cible», a-t-il déclaré dans une interview à l’agence TASS publiée ce 25 avril. «Dans notre planification militaire, ils seront au premier plan», a ajouté le diplomate, concernant ces ogives.

Un avertissement qui survient quelques jours après des déclarations du président polonais Andrzej Duda sur le déploiement de telles armes. Un déploiement potentiel qui fait l’objet «depuis un certain temps» de discussions entre Varsovie et Washington, avait confié le chef d’État polonais lors d’une interview au quotidien Fakt, publiée le 22 avril, accusant la Russie de «militariser de plus en plus l’enclave de Kaliningrad» et d’être «en train de transférer ses armes nucléaires à la Biélorussie», deux territoires voisins de la Pologne.

«Si nos alliés décident de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l’OTAN, nous sommes prêts à le faire», avait assuré Andrzej Duda.

La Russie prendra «toutes les mesures de rétorsion nécessaires» pour garantir sa sécurité, prévient le Kremlin

Dans le cadre de la politique de partage nucléaire de l’OTAN, les forces aériennes des États-Unis entreposent plus d’une centaine de bombes nucléaires tactiques B-61 dans des bases de plusieurs pays alliés, en l’occurrence l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie. 

«Les militaires analyseront bien sûr la situation et, dans tous les cas, prendront toutes les mesures de rétorsion nécessaires pour garantir notre sécurité», avait mis en garde, dans la foulée de ces déclarations d’Andrzej Duda, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Des déclarations du président polonais qui ont également fait réagir en Pologne, où le Premier ministre Donald Tusk – issu de l’opposition – a déclaré souhaiter «connaître toutes les circonstances qui ont conduit le président à faire cette déclaration», ajoutant attendre «avec impatience» une rencontre avec Andrzej Duda. «Je tiens beaucoup à ce que la Pologne vive en sécurité, à ce qu’elle soit aussi bien armée que possible, mais je voudrais aussi que toute initiative éventuelle soit, tout d’abord, très bien préparée par les personnes qui en sont responsables», avait encore déclaré à la presse Donald Tusk.

«Cela saperait l’acte fondateur OTAN-Russie», fait remarquer Lecornu

«Un déploiement en Pologne nécessiterait une discussion entre les alliés, car cela saperait l’acte fondateur OTAN-Russie – bien que la Russie elle-même le viole en annonçant le stationnement d’armes nucléaires en Biélorussie», a déclaré le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, dans une interview publiée le 24 avril par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Reste que Paris, comme l’a rappelé le ministre, ne fait toutefois pas partie du comité établissant la doctrine nucléaire de l’Alliance, dans la mesure où la France est «totalement autonome» en matière de dissuasion nucléaire.

«Je ne pense pas que nous devrions spéculer sur l’endroit où les armes nucléaires devraient être stationnées», a pour sa part estimé – au cours de la même interview – le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, ajoutant que le parapluie nucléaire de l’OTAN s’était avéré «suffisant».

«Il n’est pas prévu d’étendre l’accord de partage des armes nucléaires», selon Stoltenberg

«Il n’est pas prévu d’étendre l’accord de partage des armes nucléaires, ni de déployer davantage d’armes nucléaires dans d’autres pays de l’OTAN», avait déclaré le 23 avril depuis Varsovie le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Lors de l’annonce, en juillet 2023, du transfert en Biélorussie de premières armes nucléaires, à la demande de son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, le président russe Vladimir Poutine avait pointé du doigt le déploiement effectué en Europe depuis des «décennies» par les États-Unis des bombes B-61. «Nous sommes convenus de faire de même», avait-il déclaré, précisant ne pas vouloir enfreindre les engagements internationaux de la Russie en matière de prolifération d’armes nucléaires.



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