• ven. Mai 10th, 2024

BlaBlaCool, par Fabien Ginisty (Le Monde diplomatique, mai 2024)

ByVeritatis

Avr 27, 2024


JPEG - 109 ko

Michael Buhler. — « Négociations », 2006

© Succession Michael Buhler — Bridgeman Images

Moi, c’est Fabien (4,8/5 — 30 avis). Ma première fois, c’était avec Jean-Luc (4,8/5 — 65 avis). Nous étions en 2009 et j’en garde un super souvenir. Bien entendu, le but de mon inscription n’était pas de rencontrer Jean-Luc. Je ne m’étais pas non plus inscrit pour limiter mes émissions de dioxyde de carbone (CO2) mais simplement pour rallier Paris depuis Toulouse à moindres frais, seule option possible maintenant que je n’avais plus droit à la carte 12-25 de la SNCF [Société nationale des chemins de fer français]. En tapant « covoiturage », j’étais tombé sur… « covoiturage.fr », qui apparaissait en tête des résultats.

Le site Internet était plutôt ludique, l’annonce de Jean-Luc correspondait à ce que je recherchais en termes d’horaires, et le prix défiait toute concurrence : je me suis inscrit. En trois clics, j’étais devenu un usager. Le service était gratuit et il n’y avait aucune transaction financière transitant par le site. À la fin du trajet, j’avais donné un billet à Jean-Luc et je l’avais remercié pour le détour. Aujourd’hui, avec mon smartphone, je continue à utiliser le service, renommé BlaBlaCar en 2013, mais pourquoi ai-je l’impression, avec beaucoup d’autres, de m’être fait rouler ?

Comme pour toutes les start-up qui ont réussi, il y a une belle histoire. Une légende exemplaire. Celle d’un inventeur. À l’origine, il y a « Fred », qui, à bord de la vieille voiture familiale, remarque soudain que, depuis l’autoroute A10 sur laquelle il roule, il voit le train. Le train dans lequel il aurait dû être. Mais qui était complet. Et sur l’autoroute, des milliers de voitures filent. Des voitures vides pour la plupart, à l’exception du conducteur. « Incroyable, pensa-t-il, il y a bien des places disponibles pour se rendre en Vendée, mais elles ne sont pas à bord du train, elles sont dans les voitures ! » « Pendant les soixante-douze heures qui ont suivi » cette révélation, « Fred ne put fermer l’œil », dit la légende.

Au début des années 2000, pas besoin d’être devin pour (…)

Taille de l’article complet : 1 971 mots.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *