Le Comité ministériel arabo-islamique s’est réuni ce 23 mars 2025 au Caire en présence de la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas.
Les parties se sont entretenues de l’évolution récente de la situation dans le Territoire palestinien occupé et ont exprimé leur profonde inquiétude face à la rupture du cessez-le-feu à Gaza et au grand nombre de victimes civiles causées par les dernières frappes aériennes.
Elles ont condamné la reprise des hostilités ainsi que les attaques visant les civils et les infrastructures civiles et demandé que l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages et détenus entré en vigueur le 19 janvier avec la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis soit de nouveau immédiatement et intégralement appliqué. Elles ont souligné qu’il fallait avancer vers la deuxième phase de l’accord, en vue de sa mise en œuvre complète, à savoir notamment la libération de tous les otages, une cessation permanente des hostilités et le retrait total des forces israéliennes de Gaza, conformément à la résolution 2735 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les parties ont en outre appelé au respect total du droit international humanitaire et du droit international. Elles ont souligné qu’il fallait assurer un accès humanitaire rapide, durable et sans entrave et la fourniture d’une assistance humanitaire à l’échelle requise dans toute la bande de Gaza. À cette fin, elles ont exigé la levée de toutes les restrictions entravant l’acheminement de l’aide humanitaire, ainsi que le rétablissement immédiat de tous les services de base dans la bande de Gaza, notamment l’approvisionnement en électricité, y compris pour les usines de dessalement d’eau.
Les parties ont salué le Plan arabe de relèvement et de reconstruction présenté lors du Sommet du Caire du 4 mars, adopté ensuite par l’Organisation de la coopération islamique et accueilli favorablement par le Conseil européen.
Les parties ont souligné que ce plan veillait à ce que le peuple palestinien reste sur son territoire et déclaré à cet égard qu’elles s’opposaient catégoriquement à tout déplacement ou à toute expulsion du peuple palestinien hors de son territoire, de Gaza ou de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, avertissant que toute action visant à déplacer ou à expulser des Palestiniens aurait de graves répercussions.
Les parties ont souligné à cet égard qu’il fallait soutenir la Conférence sur le relèvement rapide et la reconstruction de Gaza qui se tiendrait au Caire en présence des parties concernées. Elles ont demandé à la communauté internationale de s’employer à mobiliser des ressources, dont les montants seraient annoncés à la Conférence, en vue de remédier à la situation catastrophique qui régnait à Gaza.
Les parties ont souligné qu’il fallait réunir la bande de Gaza et la Cisjordanie sous l’autorité de l’Autorité palestinienne, aider l’Autorité palestinienne à s’acquitter de toutes ses responsabilités dans la bande de Gaza et veiller à ce qu’elle soit en mesure de bien administrer à la fois Gaza et la Cisjordanie. Elles ont indiqué qu’il fallait respecter et préserver l’intégrité territoriale et l’unité du Territoire palestinien occupé, ce qui permettrait d’asseoir l’État palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, y compris à Jérusalem, comme le prévoyaient les résolutions des organes de l’ONU et la solution des deux États, en vue d’instaurer une paix et une stabilité durables dans la région. Elles ont réaffirmé à cet égard que la bande de Gaza faisait partie intégrante du territoire occupé en 1967, redit que, selon ce qui était envisagé dans la solution des deux États, la bande de Gaza ferait partie de l’État palestinien, conformément au droit international et notamment aux résolutions du Conseil de sécurité sur la question, et souligné que toute discussion sur l’avenir de la bande de Gaza devrait partir de ce postulat.
Les parties se sont également dites très préoccupées par les incursions militaires israéliennes en Cisjordanie occupée et les pratiques illicites qui y avaient cours, comme les activités de colonisation, les démolitions de maisons et les violences perpétrées par les colons, qui portaient atteinte aux droits du peuple palestinien, nuisaient aux perspectives d’une paix juste et durable et enracinaient encore davantage le conflit. Elles ont rappelé qu’il incombait à Israël, Puissance occupante, de protéger les civils et de se conformer au droit international humanitaire. Elles ont dit s’opposer fermement à toute tentative d’annexion et à toute mesure unilatérale visant à modifier le statu quo juridique et historique régissant les lieux saints de Jérusalem.
Ensemble, les parties ont redit leur soutien sans réserve à un règlement politique du conflit sur la base de la solution des deux États prévoyant qu’Israël et la Palestine vivent côte à côte dans la paix et la sécurité, compte tenu des résolutions des organes de l’ONU sur la question, du mandat de la conférence de Madrid, notamment du principe de l’échange de territoires contre la paix, et de l’Initiative de paix arabe, ce qui ouvrirait la voie à une paix durable et à la coexistence entre tous les peuples de la région. Elles ont redit à cet égard leur appui à la conférence internationale de haut niveau qui sera convoquée en juin à New York sous les auspices des Nations Unies afin d’avancer dans la mise en œuvre de ces objectifs et dont l’Arabie saoudite et la France assureront la présidence.