La future mise en place du partage des transports sanitaires prend une nouvelle tournure avec la possibilité à partir de 2025 de payer une pénalité en cas de refus du patient de partager son trajet avec un autre. Le montant n’est pour le moment pas spécifié, mais sa seule mention suffit à interroger sur sa teneur. Le coût de ces transports, dans le viseur du gouvernement afin de ne pas déroger à son régime en matière de réduction des coûts, avait atteint 5,7 milliards d’euros en 2022.
Ce projet de décret, dont la publication devrait se faire dans les prochains jours, a déjà été consulté par franceinfo ce vendredi 3 mai. La mesure prévoit alors un détour pouvant aller jusqu’à 30 kilomètres en ambulance ou en taxi sanitaire, que cela soit à l’arrivée ou au départ de l’hôpital. Une distance qui peut avoir un impact bien différent sur le temps selon que le trajet se fait en campagne ou en ville, avec la possibilité de bouchons.
Ces points laissés en suspens inquiètent les professionnels comme les patients. « À Paris, dix kilomètres, 20 kilomètres, 30 kilomètres en période de pointe de bouchons, ce sont des temps énormes de transport » souligne un représentant des usagers au sein de l’AP-HP. Des « imprécisions » sont à pointer, comme avec le « délai d’attente raisonnable ». « Je sais bien que quand on est malade, on a tout son temps, mais imaginez la fatigue, le bruit » s’indigne-t-il.
Bruno Le Maire avait expliqué la démarche en mars en répliquant à un parlementaire que « Les petits ruisseaux font les grandes rivières. C’est en étant plus exigeant sur chacune des dépenses – y compris les transports médicaux – que vous parviendrez à l’équilibre des comptes publics. »
Des économies qui continuent de questionner en semblant se faire sur le dos des plus fragiles.